Rhansidor

Dans cet univers médiéval fantastique, l'affrontement direct est impossible.
Seule la cohabitation, aussi tendue soit-elle, est acceptable. Les simples humains ne peuvent pas lutter contre les Loups. Les chasseurs, encore trop peu nombreux, se feraient décimer. Quant aux lycans, la plupart d'entre eux sont pacifiques ; il est rare de les voir hors de leur forêt - si on omet les soirs de Pleine Lune, où les bouchers n'ont rien à leur envier.
Cependant, les tensions sont là, oppressantes. Chacun craint pour sa vie. Chaque espèce toise l'autre, craint et méprise. C'est le chaos qui guette ce petit village.

Humains, vous habitez le village de vos ancêtres. Votre fierté. Le quitter ? Pour rien au monde. Non, votre devoir est de protéger votre héritage de ces monstres qui habitent la forêt. Faites preuve d'orgueil. Tenez-leur tête. Ne vous laissez pas envahir par la peur. Quitter les lieux est un signe de faiblesse, ce serait les laisser gagner. Alors, vous vous efforcez de vivre une paisible petite vie, avec vos ennuis, vos combats. Et mine de rien, quand vous n'êtes pas dégoutés par ce qui vous entoure, c'est la fascination qui vous motive : Cave Cadas semble regorger de secrets.

Ce n'est pas comme si les humains vous importaient, vous avez d'autres chats à fouetter au sein de la Meute. Le conflit vous affecte, certes, mais pas autant que la disparition de votre chef, quelques mois auparavant. Son dernier souhait ? Que sa fille, Leah, le remplace pendant sa prétendue absence. Voilà qui ne plait guère à certains : ils n'ont de cesse de remettre en question son autorité. D'autres, la soutiennent avec ferveur. Quand le crédo de la meute concerne cette unité qui fait la force, ces divergences d'opinions semblent annonciatrices de bien des ennuis. Après, vous êtes ce que vous êtes, et ce n'est pas un mouton en moins qui va décimer les paturages des Villageois, si ? Quant aux ennuis dus à la Pleine Lune, cela ne vous rend pas plus monstrueux que ces psychopathes de chasseurs.

Vous êtes les plus libres, loin des affaires de la collectivité ; la forêt est votre seule mère. Vous la protégez, elle vous le rend bien. L'hiver n'en est pas moins plus rude. Vous n'avez pas l'avantage de la meute pour ce qui est de la chasse, de la survie. Mais vous vous en fichez, tant que vous pouvez jouir de votre liberté sans limite.
Sans limite ? Pas tout à fait... Comme vous vous déplacez souvent seuls, vous êtes la cible privilégiée des chasseurs de la Guilde. Voilà votre espérance de vie quelque peu affectée. Ne vous avisez pas non plus de chercher des noises à la meute ou à ternir outre mesure la réputation déjà peu glorieuse des lycans : cela vous serait probablement fatal.

Trop peu nombreux encore, vous combattez les lycans seulement quand ceux-ci commettent des impairs. Du moins, pour la plupart. Car vous êtes animés de cette haine dévastatrice envers l'autre espèce. Vous attendez votre heure, votre victoire, votre triomphe, votre gloire.
Si les villageois sont bien contents de vous avoir pour protecteurs, vous demeurez en marge de cette petite société. Pourquoi ? Tout simplement parce que, vous autres, membres de la Guilde, en ayant demandé la force nécessaire pour lutter contre les lycans à l'Initiateur, vous avez été frappés par une malédiction.
Non, vous n'êtes plus tellement humain... Et plus vous gagnez en puissance, plus vous écourtez votre vie, plus la malédiction qui vous est propre vous étouffe. Vous n'avez plus qu'à espérer que tout sera à la hauteur de votre sacrifice.